Le nec plus ultra de l’architecture contemporaine pour un bâtiment parisien dédié à la haute technologie

Vu de loin, le Centre Tech, sans nul doute l’un des bâtiments les plus modernes de ce type, ressemble à un vaisseau spatial argenté qui se serait posé en bordure de Paris. Construction à la forme emblématique, il détonne dans une zone industrielle sinon morne et ennuyeuse. « Lorsque je le regarde, le Centre Tech me fait toujours penser à R2-D2 dans Star Wars », nous confie l’architecte Cristie Blazkowski, depuis maintenant cinq ans directrice de projet dans l’agence parisienne Silvio d’Ascia Architecture. Au cours des dernières années, ce bureau d’architectes a principalement conçu des projets pour le secteur public et compte notamment les gares de Turin et de Naples au nombre de ses réalisations. « Les études et les chiffres sont une base importante de notre travail. Nous devons aussi être à même d’analyser et de comprendre l’environnement urbain pour pouvoir créer ce qui sera l’architecture de demain », explique Cristie Blazkowski.

Réalisée à partir d’un aluminium de grande qualité, la façade est en parfaite adéquation avec les exigences fonctionnelles du Centre Tech qui doit offrir la meilleure des protections aux précieux contenus qu’il renferme. Léger, résistant, durable, mais aussi recyclable, l’aluminium est un matériau facile à travailler. Voilà pourquoi il est une source d’inspiration particulièrement appréciée des architectes autant que des ingénieurs et artistes. « Nous avons découvert PREFA à l’occasion d’un salon et nous avons très longuement discuté du projet. Séduits par les réalisations de référence, nous avons finalement arrêté notre choix sur ses bardeaux de toiture et de façade », raconte l’architecte.

« Encore aujourd’hui, l’architecture reste un domaine éminemment masculin où il est difficile de se faire une place quand on est une femme, nous explique Cristie Blazkowski. S’il faut savoir s’affirmer et manifester sa détermination, il est par ailleurs clair qu’on ne peut pas satisfaire tout le monde étant donné le nombre de personnes impliquées sur un chantier. L’essentiel dans notre métier, c’est de s’assurer que toutes les parties prenantes travaillent en parfaite synergie. Il faut pour cela faire preuve d’autorité et de discipline, tout en sachant rester suffisamment souple et ouvert d’esprit. » Ses réflexions témoignent manifestement d’une longue expérience.

« Tout devait être parfaitement aligné. De ce fait, le projet a nécessité un volume de calculs considérable en amont. Les côtés étant arrondis, nous devions travailler avec une précision millimétrique si nous voulions obtenir une vision d’ensemble parfaitement équilibrée », explique Ronan Lelièvre, responsable en chef de l’entreprise Raimond. Pour réaliser les quatre calottes qui coiffent les quatre coins de l’édifice, la taille de chaque bardeau a dû être calculée avec une extrême précision, puis chaque élément découpé au millimètre près. Pas moins de 42 rangées ont ainsi été préparées en atelier, chaque bardeau se voyant attribuer un numéro. Ensuite, une fois sur le site de construction, les bardeaux de la toiture et des façades étaient assemblés en suivant scrupuleusement le plan de pose. Pour les surfaces arrondies, il a fallu utiliser des bardeaux de petit format afin de pouvoir réaliser toutes les formes conçues par l’architecte. « Le plus remarquable, c’est que la toiture est le parfait prolongement de la façade, sans qu’aucune ligne de brisure ni la moindre irrégularité viennent perturber cette homogénéité. Les angles du bâtiment sont eux aussi arrondis, ce qui en accentue encore la rotondité et la légèreté, souligne Ronan Lelièvre. Certes, la mise en œuvre du projet a été extrêmement délicate et complexe, mais nous étions portés par l’enthousiasme et nous avons contribué à réaliser quelque chose d’exceptionnel. »